Bons baisers de la colonie

Nathalie Borgers, Delphine Dupont

En 1926, Suzanne naît de l'union entre un administrateur territorial belge et une femme rwandaise. A l'époque, ces unions sont sanctionnées par le pouvoir colonial. A l'âge de 4 ans, son père embarque Suzanne vers la Belgique pour qu'elle y reçoive une éducation européenne. Elle est ce qu'on appelle alors « une mulâtresse sauvée d'un destin nègre ». Suzanne est ma tante. Son père est mon grand-père. Pourtant, je n'ai appris son existence qu'à 27 ans. Ce film vient rompre le silence qui a pesé sur ses origines, au croisement de l'histoire familiale et de l'Histoire coloniale.

Bande annonce

Entrevue avec Nathalie Borgers au musée de Tervuren

Après avoir découvert, à l'âge de 27 ans, qu'une branche de sa famille est métisse, Nathalie Borgers filme ses entretiens avec sa tante Suzanne dont elle a découvert l'existence cachée. Issue d'un premier mariage entre Lucien Borgers, le grand-père de la réalisatrice, et une femme rwandaise rencontrée au moment où il y travaillait comme administrateur des biens coloniaux, Suzanne Borgers vécut depuis l'âge de 4 ans en Belgique, élevée par la famille de son père et les religieuses de pensionnats. Nous rencontrons Nathalie Borgers au Musée de Tervuren, pour nous entretenir sur son film Bons baisers de la colonie

https://www.dailymotion.com/video/xlj1vi 

La cinéaste Nathalie Borgers explore le passé de sa famille à travers le destin d’une de ses tantes, Suzanne, d’origine rwandaise, qui fût emmenée en Belgique à l’âge de 4 ans pour échapper à un « destin d’enfant métisse ». Nathalie Borgers découvre en 2001 l’existence de cette tante à qui elle décide de rendre visite pour connaître son histoire. Le film se construit autour de cette rencontre complexe et délicate qui englobe un aspect peu connu du colonialisme belge.

Sur le ton du film personnel, Nathalie Borgers prend sa caméra pour remonter son propre arbre généalogique. 

Bons baisers de la colonie met en lumière un aspect peu connu de la colonisation belge : les histoires d’amour entre les colons et les autochtones. Le film se construit autour d’une grande question : qu’advient-il des enfants nés de ces rencontres ?

Le film questionne en toile de fond le sort des autochtones, les principes qu’ils ont été forcés d’accepter et, plus que tout mais de manière indirecte, le statut du peuple africain durant le XXème siècle.  

 

Nathalie Borgers 

Prix du Meilleur documentaire au Festival international du film de Kigali (2012) / Prix du Meilleur documentaire au Rwanda Film Festival (2012) / Prix de la mémoire au Flahertiana Festival (Perm, Russie) (2012) / Prix spécial du jury à Lumières d'Afrique, Besançon (2012).


Se procurer le DVD

http://www.cvb.be/cvb/fr/catalogue/film/id/182


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