Mythes familiaux

CHEZ NOUS:

  • On réussit sans l'aide de personne.
  • On est plus intelligent que la moyenne.
  • On est artiste.
  • II n'y a que le travail qui
  • Le bonheur ne dure jamais.
  • Un malheur n'arrive jamais seul.
  • Le bonheur, ça se paye.
  • L'argent ne fait pas le bonheur.
  • Les hommes ne pensent qu'à « ça ».
  • De toute façon, les hommes, on ne peut pas compter dessus ; ça ne sert à rien !
  • Toutes les femmes sont des...
  • Aucune femme ne remplacera jamais ta mère.
  • II faut bien passer par là pour lui faire plaisir...
  • Etc.

 

Il est frappant de constater la puissance avec laquelle une certaine vision de la vie s'impose comme une réalité définitive, fatale, immuable, à laquelle chacun se plie sans poser de question.

Qu'advient-il à celui qui désobéit, ou qui refuse d'y croire et se démarque du système car ces croyances ne sont pas valides pour lui Ce qui est utile pour maintenir la cohésion du groupe ne va pas sans poser certains problèmes lorsque quelqu'un cherche à s'individualiser, c'est-à-dire à remettre en question les valeurs héritées pour en privilégier d'autres qu'il aura lui-même choisies.

Très souvent, cela a comme conséquence pour lui l'exclusion et la marginalisation. Or, le fait d'évincer quelqu'un de la famille, en le désignant avec mépris ou en le jugeant de façon négative, ne suffit pas à le faire « rentrer dans le rang » ni disparaître. Bien au contraire, cela entraîne souvent quelqu'un à répéter le comportement en question, à un moment ou à un autre dans les générations qui suivent. Un comportement qui n'a jamais réussi à trouver sa place continue à réclamer droit de cité au sein de la famille ; tout ce qui n'est pas « confronté » à une génération réapparaît à la génération suivante...

 

Juliette Allais

Comment guérir de sa famille ?

Editions Eyrolles

 

Mythes familiaux

 

La famille est un système qui cherche à protéger son intégrité en maintenant l'équilibre à tout prix. Cela implique l'existence de règles, de fonctionnements autorisés et d'autres interdits, et d'une hiérarchie interne où on trouve des valeurs dominantes et exclues.

Ces règles et valeurs dépendent de l'époque, et du milieu social . On peut volontiers rapprocher certaines classes sociales avec les mythe qui s'y développent : les milieux favorisés érigent des mythes puissants autour de la respectabilité, alors que dans d'autres milieux il est de bon ton de prôner le travail acharné ou la capacité de se battre, de résister à l'adversité et de survivre dans des conditions difficiles , ou dans une autre famille, le plus important sera de faire une brillante carrière et dans telle autre, sera de se dévouer au service des défavorisés et des exclus.

Ces valeurs se transmettent et engendrent une profonde identification des uns et des autres ou au contraire, des ruptures violentes et radicales lorsque l'héritage est trop lourd à porter.

Pour que le système fonctionne, il doit se fabriquer un ou des « mythes », ensemble de croyances auxquelles chacun adhère sans les remettre en question ; de génération en génération, elles définissent un certain nombre de valeurs morales et de comportements autorisés et encouragés comme étant « les nôtres »

Ces mythes ont pour fonction de rassembler entre eux les membres d'une famille sous la même bannière. Cela permet de créer ce fameux sentiment d'appartenance, de maintenir la cohérence interne du groupe et de constituer une vitrine vis-à-vis du monde extérieur.

Parfois, les qualités mises en exergue sont destinées à sauver les apparences, à cacher des secrets de famille inavouables. Ainsi, un mythe construit sur l'honnêteté de la famille cachera un aïeul ayant fait fortune d'une manière illicite.

Les parents transmettent les mythes familiaux, dans leur façon d'être. Dès la naissance, l’enfant enregistre cet ensemble de croyances, de préjugés, et de visions subjectives de la vie à travers le discours de son milieu ambiant, mais aussi dans toutes les situations de la vie familiale, où ils sont mis en pratique, de façon très concrète.

C'est ainsi que l’enfant intégrera:

Et de ce à quoi il pourra prétendre en termes de réussite ou d'échec « On n'est jamais heureux en ménage ».

Pour pouvoir assurer leur fonction, ces mythes doivent être célébrés et régulièrement mis en scène, aussi bien au niveau du langage que du comportement, des centres d'intérêt et d'événements auxquels chacun est tenu de participer sous peine d'être exclu.

Si la fonction du mythe est de rassembler, il n'est pas pour autant uniquement fait de « valeurs positives » : le sentiment d'échec, la souffrance, culpabilité font parfois office de dénominateur commun, et obligent tout un chacun à y souscrire, limitant ainsi son propre parcours à la sempiternelle répétition de ces croyances et de diverses idéologies.

Que ces valeurs familiales soient bonnes ou mauvaises est finalement sans objet , car l'essentiel, pour chacun, est de savoir à quoi il obéit, afin de pouvoir s'en affranchir si bon lui semble.

 

Conseils pour votre analyse transgénérationnelle

 

Pouvez-vous définir les mythes et croyances dominants dans votre arbre généalogique ?

Comment ont-ils orienté certains de vos choix ?

 Pensez-vous que leur fonction puisse être de dissimuler des failles, des fêlures de votre arbre généalogique ? Si oui, lesquelles ?

 

Voir aussi:

 

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